Dénutrition : quel accompagnement nutritionnel proposer ?
Lorsqu'un patient atteint de cancer est dénutri, un accompagnement par un diététicien-nutritionniste doit être mis en place. En cas de dénutrition sévère, le recours à la nutrition artificielle peut être envisagé. Découvrons ce que cela implique.
Dec 2, 2025
5 minutes

Dans quels cas adresser le patient à un diététicien-nutritionniste ?
En cas de perte de poids ou d’altération des ingesta malgré un suivi régulier et des conseils alimentaires suivis par le patient, il doit être adressé au plus vite à un diététicien-nutritionniste ou à un médecin nutritionniste. Le patient doit être informé que la situation nécessitera peut-être une nutrition artificielle.
En cas de dénutrition sévère, le recours à une nutrition artificielle doit être proposé d’emblée. Elle peut être entérale (par voie digestive) ou parentérale (par voie veineuse). Cette possibilité thérapeutique doit être présentée tôt dans le parcours de soins pour éviter qu’elle soit ressentie comme une sanction.
Nutrition entérale et nutrition parentérale : quand y recourir ?
La nutrition entérale, en utilisant le tube digestif, doit être préférée à la nutrition parentérale. Les désagréments de la pose et du maintien de la sonde nasogastrique peuvent être limités en s’assurant :
- d’une bonne information préalable du patient;
- d’une technique de pose s’assurant du confort du patient (sonde de petit calibre, anesthésie locale, bonne participation du patient, antalgie et relaxation du patient);
- d’une capacité du patient à s’autonomiser pour le soin à domicile (facilité d’utilisation de la sonde);
- d’une bonne adaptation du soin aux choix et contraintes de vie du patient (horaires de passage des produits).
La nutrition parentérale doit être réservée aux situations où le tube digestif n’est pas fonctionnel (insuffisance intestinale ou occlusion) ou en cas d’échec de la nutrition entérale.
Il est important de rappeler que le risque infectieux lié à la Voie Veineuse Centrale (VVC) est majoré en cas de prescription concomitante d’une Nutrition Parentérale (NP) et d’une chimiothérapie.
Sources
- European Society for Clinical Nutrition and Metabolism (ESPEN), [https://2www.espen.org/about/home]
- European Society for Medical Oncology (ESMO), [https://www.esmo.org/]
- L'Institut National du Cancer (INCa), "Alimentation : pendant et après le cancer", [https://www.e-cancer.fr/Professionnels-de-sante/Facteurs-de-risque-et-de-protection/Alimentation/Alimentation-pendant-et-apres-le-cancer#toc--valuer-l-tat-nutritionnel-tout-au-long-du-parcours-de-soins-de-votre-patient]
- Gustave Roussy, "Nutrition et cancer, croyances et idées reçues", [https://www.gustaveroussy.fr/sites/default/files/brochure_cancer-alimentation2021.pdf]
- Gustave Roussy, "Dénutrition et cancer : sensibiliser et agir", [https://www.gustaveroussy.fr/fr/denutrition-et-cancer-sensibiliser-et-agir]
- Association Francophone pour les Soins Oncologiques de Support (AFSOS), "Nutrition chez le patient adulte atteint de cancer", [https://www.afsos.org/wp-content/uploads/2016/09/Referentiel_AFSOS_Nutrition_chez_le_patient_adulte_atteint_de_cancer.pdf]
- Association Francophone pour les Soins Oncologiques de Support (AFSOS), "Dénutrition/réalimentation et cancer (VADS)", [https://www.afsos.org/wp-content/uploads/2017/12/Dénutrition_réalimentation-et-cancer_AFSOS.pdf]
Article rédigé par le Dr Antonio Di Meglio, oncologue médical, et Amélie Pelletier, journaliste scientifique
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